PROJECT
Borderline relates directly to the creation and research process in the shape of a female road trip which gave birth to the collective. The project peeks into the position of women within cities and hyper-industrialized environments. The project’s title, Borderline, is in reference to a limit state, to chaos at the boundaries and the idea of borders. It also echoes a certain form of stigma relating to personality disorders. This relation with various interpretations of the limit will be influencing our research. We will seek to blur the broadened scape of painting using eerie fictions driven by community, territory and the collective psyche. Our most recent studies regarding cities and port industries make our anchoring between Baltimore and Montreal all the more relevant. As an authentic gateway to America for European settlers during the Gilded Age, the Baltimore port is still used for passenger transportation to this day even though its main activity is offering roll-on/roll-off ferry services (vehicle transportation). Here the notion of movement builds up in a very tangible form while setting our imaginaries free by intersecting with aimless wandering.
As both flâneuses (loafers) and reporters, our work method will consist of strolling around and foraging while in the field. The simple enjoyment of meandering on the streets has long been considered a masculine activity. Using urban loafing in its feminine mode seems to be a way to explore our subjectivity, give shape to our experiences, make unprecedented discoveries, form alliances, move towards others while integrating this very battle for visibility. The flâneuse is also the vagabond, the vagrant, the migrant, the refugee, the deported, the trekker, the joyful wayfarer. She avoids beaten paths, clears her own land. These explorations, as political as they are critical, touch on notions of marginality, social exclusion and uprootedness. This intellectual and creative posture will allow us to grasp the way we think about language, the world, the Other and ourselves. We will be working on eliciting a poetics of the non-locus in our relation to creation. From a few signposts located between Baltimore and Montreal, we will create new ties, new common loci. With this research posture, we will be exposed to new ways of circulating within the city, of carrying our bodies, of being, thinking, creating. PRACTICE
Filles Debouttes ! manipulates images to highlight the aberrations of the world around us. Their pictorial propositions tackle notions of social, economical, sexual and media domination – hinged on the ideas of survival and borders. The fictions they create exalt the singularities in our collective identity through engaged paintings, drawings, sculptures and installations. In the way of Quebecois so-called radical feminists, they seek to establish themselves as legitimate through the formulation of demands, yet in a hazy manner and fractured through painting. Filles Debouttes ! is three artists – Christine Major, Isabelle Guimond, Gabrielle Lajoie-Bergeron – longing to work together. It is an exploratory journey where impressions are collected through fieldwork and unique encounters are the engine that drives creation. The collective’s name is a nod to avant-garde feminist journal “Québécoises deboutte !”, published between 1971 and 1974 and initiated by the Front de libération des femmes du Québec (FLF). In the way of Quebecois so-called radical feminists, we seek to build an identity and a legitimacy for ourselves by devising a rhetoric and formulating demands, yet we choose to keep it shrouded, exploded, by electing devices and mediums that are not linear and do not give off the whole story. This is a deliberate choice. We have no intention of imposing a point of view, but rather sharing a lens, undoing the hierarchical order inherent to places, outlining new crossroads and repossessing ourselves through empowerment. Filles Debouttes ! exposes and announces that something is not quite right, that something is cooking, while also expressing that something else is possible… BIO
Created in 2015, the collective ran exhibits at the L’Écart Artists-Run Center. It was also part of that center’s program for its 2015 residency project. The collective participated in the “Vivre avec…” focus group (organized by Monique Régimbald-Zeiber and Martine Delvaux). The project was presented in its work-in-progress formula at the Les Territoires Center. In 2019, the collective weighed into the Pigment Sauvage – Art & Residencies Center’s program, as well as into the “La Track / The Track” project. The project will be presented in 2019 at ICA – Baltimore and in 2020 at Gallery B-312, Montreal.
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PROJET
Borderline est en lien direct avec le processus de création et de recherche sous forme de « road trip » au féminin qui donna naissance au collectif. Le projet s’intéresse à la place des femmes dans les villes et les environnements hyper-industrialisés. Le titre du projet Borderline est en référence à l’état limite, au désordre des limites et à l’idée de frontière. Il fait aussi écho à certaine forme de stigmatisation liée aux troubles de personnalité. Ce rapport aux diverses interprétations de limites, influencera nos recherches. Nous chercherons à troubler le champ élargi de la peinture grâce à d’étranges fictions en lien avec la communauté, le territoire et l’imaginaire collectif. Nos plus récentes recherches en lien avec les villes et les industries portuaires rendent l’ancrage entre Baltimore et Montreal encore plus pertinent. Véritable porte d’entrée à la fin du XIX siècle pour les colons en provenance d’Europe, le port de Baltimore est encore aujourd’hui utilisé pour le transport de passagers même si ses principales activités sont le service roulier (transport de véhicules). La notion de déplacement prend ici racine de façon très concrète tout en autorisant un déploiement de nos imaginaires en la croisant avec l’idée de la déambulation.
À la fois flâneuses et reporters, nous utiliserons la marche et la cueillette, sur le terrain, comme méthode de travail. Le plaisir d’errer dans les rues a longtemps été associé à une activité masculine. Utiliser la flânerie urbaine au féminin, apparait comme une manière d’explorer notre subjectivité, de donner forme à nos expériences, de faire des découvertes inédites, de construire des alliances, d’aller vers les autres tout en continuant et intégrant cette bataille de visibilité. La flâneuse c’est aussi la vagabonde, la clocharde, l’émigrée, la réfugiée, la déportée, la randonneuse, la marcheuse enjouée. Celle qui dévie des sentiers tracés, celle qui défriche son propre territoire. Ces explorations à la fois politiques et critiques touchent aux notions de marginalité, d’exclusion sociale et de déracinement. Cette posture à la fois intellectuelle et créative nous permettra d’appréhender un certain rapport au langage, au monde, à l’Autre et à nous-mêmes. Nous travaillerons à l’émergence d’une poétique du non-lieu dans notre rapport à la création. À partir de quelques balises, situées entre Baltimore et Montréal, nous tisserons de nouveaux liens, de nouveaux lieux communs. En prenant cette posture de recherche, nous nous exposons à de nouvelles manières de circuler dans la ville, de mouvoir nos corps, d’être, de penser ;de créer. DÉMARCHE
Filles Debouttes ! manipule les images pour souligner les aberrations du monde qui nous entoure. Leurs propositions picturales abordent les notions de domination – sociale, économique, sexuelle, médiatique – articulées à celles de la survivance et des frontières. Elles créent des fictions exaltant les singularités de notre identité collective à travers peintures, dessins, sculptures et installations engagés. À l’instar des féministes québécoises dites radicales, elles cherchent à se construire une légitimité par la création de revendications, dans une manière de faire trouble et éclatée en peinture. Filles Debouttes !, c’est le désir de trois artistes – Christine Major, Isabelle Guimond, Gabrielle Lajoie-Bergeron – de travailler ensemble. C’est un voyage exploratoire, une collecte d’impressions sur le terrain et des rencontres uniques qui servent de moteur à leur création.
Le nom du collectif est un clin d’œil à la revue féministe d’avant-garde « Québécoises deboutte ! » publiée entre 1971 et 1974 initiée par le Front de libération des femmes du Québec (FLF). À l’instar des féministes québécoises dites radicales, nous cherchons à nous construire une identité et une légitimité par la création d’un discours et de revendications, mais nous choisissons de le faire de manière trouble, éclatée en choisissant des dispositifs, des médiums qui ne sont pas linéaires et qui ne donnent pas toutes les pistes. Ce choix est délibéré, nous ne cherchons pas à imposer un point de vue, nous cherchons plutôt à partager un regard ; défaire l’ordre hiérarchisé des places, composer de nouveaux croisements et se réapproprier à travers le regard un pouvoir d’action qui nous est propre. Filles Debouttes ! dénonce et annonce que quelque chose ne va pas, que quelque chose se prépare, mais témoigne aussi qu’autre chose est possible… BIO
Créé en 2015, le collectif a exposé au centre d’artistes L’Écart. Il a aussi été de la programmation du même centre pour le programme de résidence 2015. Le collectif a participé au groupe de réflexions «Vivre avec…» (Organisé par Monique Régimbald-Zeiber et Martine Delvaux). Le projet a été présenté en formule « work in progress » aux centre Les Territoires. En 2019, le collectif est de la programmation du Centre Pigment Sauvage – Art & Residencies, ainsi que du projet « La Track / The Track ». Le projet sera présenté en 2019 à ICA - Baltimore et en 2020 à la Galerie B-312, Montréal.
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